Un oeil versaillais talentueux sur notre semaine fédérale !

L’UCNA s’est beaucoup impliquée dans l’organisation de notre Semaine Fédérale, depuis Maryvonne Vice Présidente jusqu’aux plus humbles et la section Cyclo n’a pas été absente avec plus de trente bénévoles. Pourtant, si nous avons globalement reçu des compliments, il manquait un point de vue extérieur et narratif. Grâce à notre ami Daniel, ancien Président du club Versaillais CCVP Club Cyclotouriste Versailles Porchefontaine, qui nous a communiqué un article très documenté avec beaucoup d’images, écrit par son ami Joël, que nous reproduisons ici avec son autorisation et en le remerciant vivement ainsi que toute l’équipe de Versaillais participants.

Samedi 3 août : à peine 400 km pour que les cinq cyclos du club arrivent en milieu d’après-midi à La Beaujoire, au nord-est de Nantes. En face du stade de foot des ″canaris″, le parc des expositions est assez vaste pour recevoir durant une bonne semaine environ 10 000 inscrits (pas tous cyclos)… de France et d’ailleurs.

Les campeurs Michel et Marco installent leur tente sur deux terrains différents (Michel a pu être rapproché avec son accordéon), tandis qu’Alain Fredo et JR sont logés dans le dortoir d’un lycée technique ; c’est Marceline, ancienne membre de notre club Versaillais, devenue bénévole de l’UCNA, qui officie à l’accueil de notre lycée, jusqu’à l’arrivée de tous les cyclos, le lundi.

En allant à vélo au premier dîner à 5 km, nous utilisons déjà le vaste réseau de pistes cyclables.

 Dimanche 4 août : comme chaque année, le rendez-vous petit-déjeuner à la permanence convient à 8h00 ; le choix est à volonté, assez varié mais sans fruit ni yaourt. Nous partons ensemble sur le parcours nord-est, qui flirte autour de la Loire : les plus cultivés pourront vivre une journée ligérienne *.

A Mauves, traversée sur le pont Eiffel (longueur 750 m) qui enjambe le fleuve depuis 1882. Le village BPF de Champtoceaux offre un promontoire somptueux sur le fleuve, où les cinq sont déjà éparpillés. En descendant vers le ravitaillement à Oudon, Fredo bifurque pour aller 21 km plus loin, cueillir le BPF de St-Florent-le-Vieil.

Profitons de cette semaine hors Ile-de-France, pour un peu de tourisme en approchant les vieilles pierres : la tour octogonale de Oudon cernée de remparts, et le château de Clermont au Cellier (cohéritage en 1963, puis propriété de Louis de Funès, et inhumé au village en 1983). Retour des parcours par Carquefou (son équipe de foot brille parfois en Coupe de France) ; c’est d’ailleurs sur son stade que se déroulera à 17h l’ouverture de la SF, où Alain et Fredo assisteront avant le dîner.

* la Loire se nomme Liger en latin… d’où l’adjectif ″ligérien″.

 Lundi 5 août : un fort vent d’ouest charrie beaucoup de nuages ce matin, et l’orientation nord-ouest du parcours est défavorable, le paysage de bocage abrite à peine. Le 1er point d’accueil à 42 km, trop tôt ! Il autorise la boucle de 25 km pour voir le canal de Nantes à Brest… nous le traversons, et c’est tout !… peut-être davantage sur les plus longs parcours ? Notre boucle passe aussi par Blain, où se dresse l’imposante forteresse médiévale de la Groulais qui occupe plus de 4 ha ; rasée en 1260, elle a été reconstruite au 14e S puis remaniée au 16e S, et a possédé… 12 tours de défense ; il en reste 9 partielles. Retour vent arrière et le soleil, par Notre-Dame-des-Landes… sans aucune manif, ni police, ni barrage : on n’y a vu que des cyclos dans le secteur, et tous pacifiques !

 Mardi 6 août : plusieurs parcours ont un départ décalé (voiture ou train), afin de pédaler plus loin dans le marais de Brière, le bassin ostréicole de Guérande, et jusqu’aux plages touristiques autour de La Baule.

Nos circuits sont ainsi fluidifiés dès le départ de la permanence ; le Sillon – boursouflure du massif armoricain qui culmine… à 90 m – est au menu. Le soleil et une paisible brise de NE nous assurent une belle sortie, si bien qu’à l’accueil de Savenay, Fredo et moi poursuivons jusqu’à Donges, voir son église moderne et la raffinerie Total.

Nous avons préféré, sur le retour, l’arrêt à Vigneux autour d’un moulin à vent de 1702 qui a moulu du blé jusqu’en 1920, avant d’être démantelé… pour construire l’appentis de la minoterie voisine ! Avec l’aide de partenaires, une association a passé 3 ans à le restaurer, et le moulin tourne depuis 10 ans : de nombreux visiteurs pour ce patrimoine, dont des écoles.

 Mercredi 7 août : ce matin, le départ est à nouveau décalé pour plusieurs parcours : le secteur est situé au sud de la Loire et conduit vers l’ouest, dans le pays de Retz jusqu’à Pornic. En fait il s’agit sans doute aussi d’alléger la  circulation dans Nantes : en effet, la première heure de vélo chemine à l’est de la ville jusqu’à la sortie de Rézé à 18 km… où démarrent les départs décalés ! J’avoue que la pause au bord du lac de Grand-Lieu * devient un bel instant. A quelques km, au BPF de St-Philbert, arrêt devant la nef de l’abbatiale carolingienne du 9e S.

                  

Lors du ravitaillement de Machecoul, on a pu y déguster le vin blanc local, avant de revenir sous le soleil par Le Pellerin… où un bac nous a permis de traverser la Loire d’une manière originale.

* Le lac de Grand-Lieu est une grande réserve d’eau de plaine, alimentée par 2 rivières, qui varie beaucoup entre l’été et l’hiver (profond de 1,5 à 4 m, et superficie de 35 à 65 km2). Le parfumeur Guerlain, dernier propriétaire d’une partie du lac, en a fait don à l’Etat en 1980, à condition que le site devienne une Réserve Naturelle classée pour sa faune et sa flore.

En montant à la sortie d’Orvault, un calvaire monumental a été érigé en 1877 sous l’impulsion du curé de la paroisse, sans doute pour y créer un panorama ?

Michel s’échauffe au départ avec nous, puis file assez souvent à son allure puissante sur un circuit plutôt court, pour consacrer de l’énergie à l’animation accordéon… comme ce soir au dîner de la permanence.

 Jeudi 8 août : un programme allégé au milieu de la semaine, où nous profitons d’un pique-nique groupé : enfin ensemble, car il faut admettre que les autres jours… la curiosité et l’envie des uns semblait peu compatible avec la capacité ou la pru-dence des autres ; soyons tolérants, en acceptant de choisir ces moments… plutôt que d’avoir à les subir sur toutes les routes de la semaine !

Un seul est à l’écart, ‟chargé de mission‟ : Michel, qui diffuse très tôt ses notes cristallines… de table en nappe, sous le soleil généreux.

                     

Et les rencontres ne manquent pas dans le grand parc ombragé, à commencer par Valentin Prot : un jeune VTTiste du CCVP qui était installé sur le gazon tout près de nous avec sa maman et un ami.

En nous dirigeant vers la sortie, nous croisons Marceline, et Daniel : un plaisir de poser ensemble avec nos maillots différents, mais nos cœurs à l’unisson.

Alain – natif de Nantes ‒ prend alors l’initiative de nous diriger jusqu’à l’île des Machines ; nous y découvrons une petite partie de leur production : un manège équipé d’animaux bizarres en métal, et surtout le fameux ″grand éléphant″ * effectuant l’une de ses sorties… plus lente que l’allure du pachyderme.

* après la fermeture des chantiers navals en 1987, il était nécessaire de rebondir. Avec l’aide de la communauté nantaise, des artistes et mécaniciens ont créé tout un univers, à commencer par cette énorme machinerie de métal et vérins de 48 t recouverte de bois tulipier, qui peut promener 50 personnes sur son dos à 12 m de haut.

Vendredi 9 août : qui n’a jamais entendu parler du crachin breton ? Nous le testons ce matin, en remontant le cours de l’Erdre, la rivière nantaise de 100 km, toute proche, et par moments aussi large qu’un lac : « La rivière la plus belle de France », selon François 1er.

Les chemins non goudronnés  mais roulants, sont aussi un des charmes choisis par le COSFIC, la qualité des paysages compensant le moindre confort pour les pneus étroits. Autre spécialité des parcours dont nous usons encore aujourd’hui : une boucle de 20 à 30 km qui revient au pont d’accueil-ravito ; cette boucle nous a permis de passer à Joué-sur-Erdre, devant le château XVIIe S de la Lucinière, un monument privé ; le soleil revient doucement après.

A la veille du 1er match de foot L1 Nantes-Bastia, nous avons l’envie avec Fredo à la fin de notre rando, de voir de près le stade de La Beaujoire… autour, et même à l’intérieur ; construit en 1984, il peut contenir 37 000 supporters canaris (la couleur jaune du maillot nantais).

                     

Samedi 10 août : pour la dernière journée, nous traversons la Loire pour visiter le sud-est, et le soleil brille dès notre départ. Le paysage devient assez vite uniforme : du vignoble à perte de vue : c’est la production du Muscadet, vin blanc réputé sur 10 000 ha. Les  villages traversés toute la semaine ont été très peu décorés, et ce cyclo écolo devant un piano m’a séduit. Notre parcours était un peu limité en distance, et j’ai proposé 2 fantaisies à Fredo : hélas, nous avons été plutôt déçus de ces sites paysagers. Heureusement, nous avons bien profité du BPF de Clisson, car le ravito est situé à côté de la forteresse médiévale, sur le point haut de la cité escarpée où les arbres offrent de l’ombre.

Cette rando n’a pas été trop difficile, et chaque jour nos parcours ont été peu pentus… entre 500 et 800 m de dénivelé (selon les infos des programmes).

Le samedi soir, c’est le repas de clôture, et nous arrivons plus tôt pour éviter la longue file d’attente ; mais tout se déroule rapidement à Nantes ! Michel est tout de même à l’entrée avec son accordéon, pour créer l’ambiance festive ; ainsi, il se joindra plus tard à une autre table. A l’intérieur, le repas est correct, et servi avec efficacité et courtoisie… comme toute la semaine d’ailleurs : le gérant est un modèle rare ! Un orchestre était préparé, mais pour animer la danse après le dîner de tous : nous rentrons dans les premiers, retrouver le lycée avant la nuit.

                     

Dimanche 11 août : les parcours du dossier sont épuisés (mais aucun d’entre nous), et un défilé d’environ 2000 cyclos va clôturer la semaine. Nous sommes tous réunis derrière le drapeau de la ligue FFCT ‒  la nôtre est l’Ile-de-France ‒ et une photo s’impose !

                                                                                                                         

Pendant deux heures, nous allons parader dans les rues au cœur de Nantes, pour finir dans l’île aux Machines sous le Hangar à Bananes, le site nantais de la fête.

Reste à rejoindre la permanence pour déjeuner : un buffet substantiel sans alcool, alors que tous nos dîners avaient vin blanc, rosé, et rouge… à volonté. Nous regagnons la région de Versailles avec l’esprit clair et regard vif, excepté Alain qui va prolonger son séjour d’une semaine dans son pays de naissance.

    Joël Ruet