Un contrat pro pour Romain Mathéou

3efde75735Noël est arrivé en octobre pour Romain Mathéou. Le jeune sprinteur auscitain, qui fêtera ses 20 ans le 8 novembre, vient en effet de signer son premier contrat professionnel. Il rejoindra à partir du 1er janvier, et pour au moins deux ans, la toute nouvelle équipe continentale française Vivarte-Sojasun, créée par l’ancien champion de France Stéphane Heulot.

« J’ai appris la nouvelle il y a deux semaines de la bouche de Nicolas Guillé, mon entraîneur à l’UC Nantes Atlantique qui sera le directeur sportif de l’équipe, précise Romain Mathéou. J’étais un peu surpris, je ne m’y attendais pas trop, mais c’est une bonne surprise ! Après une seule saison au plus haut niveau amateur, je ne pensais pas que ça se ferait si vite. C’est sûr que ça fait plaisir de passer professionnel, surtout cette année avec tout ce qui se passe dans le milieu ».

Préféré à Nazon.

Formé à l’Union Vélocypédique Auch Gers où il a gagné une quarantaine de courses de minime à junior, Romain Mathéou _ qui n’était encore classé qu’en 2e catégorie _ avait rejoint le Pôle Espoir de La Roche/Yon en septembre 2006, où il a décroché son Bac pro maintenance. Il doit sûrement une fière chandelle à Nicolas Guillé qui l’a pris en main durant ces deux années sous les couleurs nantaises. « Il manquait un néo-professionnel dans la nouvelle équipe qu’il montait. J’ai eu pas mal de chance de tomber sur lui », reconnaît le Gersois, spécialiste des sprints massifs. De la « chance », mais pas seulement.

Car Romain Mathéou a aussi brillé sur les routes cette saison en décrochant quatre victoires (deux en élite et deux en 1re catégorie), dont les Boucles de la Loire, la Suisse Vendéenne aux Essarts et la troisième et dernière étape des Deux jours de Machecoul, en septembre. Quand on y ajoute quelques belles places d’honneur, les performances de l’Auscitain ont suffi à convaincre le manager Stéphane Heulot qui avait pourtant hésité à engager l’expérimenté sprinteur d’AG2R Jean-Patrick Nazon, vainqueur de l’étape sur les Champs-élysées lors du Tour de France 2003. Le Gersois bénéficie de sa jeunesse et de ses résultats, il ne lui reste plus qu’à se mettre au niveau du peloton professionnel. Le plus dur commence.

Le quatrième Gersois. En rejoignant sur le fil l’équipe Vivarte-Sojasun qui sera basée à Rennes, Romain Mathéou retrouvera notamment quatre anciens coureurs du Crédit Agricole qui a mis la clé sous la porte. Il fera leur connaissance dès le mois de décembre pour un stage en Bretagne. La suite ? « On n’a pas du tout parlé de mon programme lorsque j’ai signé mon contrat jeudi dernier, prévient celui qui a bouclé sa saison amateur par le Paris-Tours Espoirs dimanche dernier. Pour la première année, je ne pense pas faire des courses du Pro Tour, j’irai plutôt sur les épreuves de Coupe de France. C’est sûr que tout coureur rêve du Tour de France, mais toutes les classiques comme Paris-Tours me plaisent aussi. » Romain Mathéou aborde sa nouvelle vie avec beaucoup de décontraction : « Je n’ai pas trop d’appréhension. Je reste avec mon entraîneur, donc je sais où je vais même si la charge de travail ne sera pas la même qu’en amateur. Je vais vivre de belles choses pendant deux ans. » Dans cette perspective, il s’est installé depuis la rentrée à Nantes. « Je descends de temps en temps à Auch, mon but est d’y revenir parce que je me sens bien dans le Gers », souligne celui qui n’a plus vraiment d’idole dans le peloton professionnel depuis les affaires de dopage. « Chaque fois qu’un coureur me fait rêver, il se fait un jour attraper aux contrôles… »

Alors Romain préférera se tourner vers ses compagnons d’entraînement comme le Toulousain Jean-Marc Marino et l’Albigeois Cédric Coutouly. Il pourra compter aussi sur les trois autres Gersois du peloton : les frères Nicolas et Sébastien Portal, et émilien-Benoît Bergès chez Agritubel depuis deux ans. « Je m’entends bien avec eux, assure le cinquième élément de l’UVA à passer pro depuis Didier Rous. Je sais qu’ils me donneront plein de conseils parce que j’ai encore beaucoup de choses à savoir. »

Source : Sud Ouest.com/Gers