On repart d’une feuille blanche

Changement de cap au team U Nantes. Pascal Deramé, le directeur sportif et Nicolas Guillé, l’entraîneur, reviennent sur leurs choix. 

PJonathan Thiré, Tarmo Raudsepp et Mickaël Cherel passés pros, Kevin Cherruault, David Chopin, Sylvain Cheval, Alexande Naulleau et Damien Folgar partis sous d’autres cieux, le team U Nantes version 2007 appartient désormais au passé. Le duo Pascal Deramé/Nicolas Guillé a dû rebâtir une équipe autour des 6 coureurs rescapés de la saison dernière. Les propositions de coureurs expérimentés ne manquaient pas, pourtant ils ont fait le choix de la jeunesse et de la formation, quitte à sacrifier dans un premier temps, au moins en partie, les résultats bruts.

naSPouestfranceNicolas Guillé (en médaillon) et Pascal Déramé s’attendent à quelques dimanches difficiles avec une jeune classe encore un peu tendre. Pour autant, ils se donnent deux ou trois ans pour faire passer leur message. Michel Fraudeau.

Vous êtes à la tête cette année d’un groupe très jeune (22 ans de moyenne d’âge), pourquoi ce choix ?

L’année dernière, avec les coureurs dont nous disposions, nous sommes restés sur notre faim. On attendait plus de la plupart d’entre eux. Bref, on est passé en partie au travers. On avait le choix, suite aux nombreuses sollicitations, de refaire une équipe avec des gars potentiellement capables de gagner de belles courses tout de suite. On a parallèlement regardé ce qu’a fait une équipe comme Côtes d’Armor avec des jeunes qui sont montés doucement en puissance, et on s’est dit : pourquoi ne pas former nous-mêmes des garçons sur 2 ou 3 ans ? Ce projet nous séduisait tous les deux, on a décidé de s’y investir.

Ne craignez-vous pas un manque d’expérience et de résultats ?

Bien sûr, on le sait et on l’assumera. Ils sont tous talentueux, mais on part d’une feuille blanche. À nous de les faire bosser intelligemment et d’en faire un groupe performant sur les deux ou trois ans qui viennent. Si cette année on obtient moins de victoires, ça n’est pas grave. On est persuadé qu’on aura tout de même de belles surprises. Il faudra les endurcir tout en les ménageant un peu. Ces gars-là vont se frotter tous les week-ends aux meilleurs Élites amateurs nationaux, laissons leur le temps d’éclore. Le programme a été adapté, on a retiré entre 20 et 30 jours de course, en faisant l’impasse sur plusieurs courses à étapes.

Cela va-t-il changer votre façon d’aborder les courses ?

Oui et non ! On ira toujours sur les épreuves avec le même esprit offensif, pour tenter. Par contre, physiquement on sera certainement un peu juste sur les fins de courses, ça sera dur de conclure. Cela fait partie de l’apprentissage obligatoire. Autant qu’ils prennent tout de suite les bonnes habitudes. Christophe Diguet et Tarmo Raudsepp, pour ne citer qu’eux, se sont construits aussi sur la durée, ils ne se sont pas imposés comme ça du jour au lendemain !

L’équipe junior du club est peu représentée en DN1, comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Oui c’est un de nos regrets. Certains ont préféré aller évoluer ailleurs, comme par exemple Jérôme Cousin qui a choisi Vendée U. Dommage, on aurait aimé bosser avec lui, mais les Vendéens ont été, semble-t-il, plus convaincants ! Pour les autres, nous regrettons qu’ils n’aient pas la patience suffisante pour faire leurs preuves une saison ou deux dans les courses régionales avant d’intégrer la DN. C’est le deal qui avait été passé avec Romain (Mathéou) et Willy (Roseau), ils ont joué le jeu, se sont imposés à nous et ils sont là cette année.

Vous avez également relancé le concept de « L’école du Cens » ?

Il faut rappeler que c’est un super outil, avec des formations personnalisées et des classes avec peu d’élèves, ouvertes à tous les sportifs de haut niveau, multidisciplinaires, qui intègrent des clubs de Nantes. On veut y remettre des cyclistes, qu’on aurait sous la main pour travailler collectivement, qui porteraient nos couleurs, et qui en parallèle pourraient acquérir de vraies formations. C’est un plus pour eux, leurs parents, mais aussi pour nous. Ça va dans le sens de la démarche qu’on a engagée cette année.

Ouest-France