Reportage. Cinq professionnels d’équipes différentes travaillent avec Jean-Luc Hamonet. Pour eux, le Dinannais, qui leur donne entière satisfaction, est plus qu’un entraîneur. Explications.
« Savoir trouver les mots justes »
Au programme de la journée, 5 h de selle à une allure de 33 km/h. Venu en voisin, le vainqueur de Paris-Roubaix Frédéric Guesdon se joint à Arnaud Gérard, Guillaume Blot, Jimmy Engoulvent, Fabrice Jeandesboz et une dizaine d’amateurs. On l’a compris, le regroupement se veut convivial mais aussi constructif. « On se permettra quand même de manger une pizza au retour », ajoute, sourire aux lèvres, l’éducateur à la communauté de communes de Dinan (Codi). « Mon rôle est d’influer sur le physique. Mais tout ne se résume pas à cela, l’aspect mental compte énormément. Dans les moments difficiles, il faut savoir trouver les mots justes, se montrer pédagogue. »
Directeur sportif au sein du Tean U Nantes Atlantique, équipe de Division nationale 1, Jean-Luc Hamonet prépare la relève. Il conseille notamment le champion de France espoirs 2008, Arnaud Courteille. « C’est important d’acquérir de l’expérience tout de suite. En roulant avec des pros, il va se rendre compte par lui-même des choses à faire et à ne pas faire. Dans un système où tout le monde veut jouer à l’instituteur, il me semble nécessaire de laisser les jeunes apprendre seuls. »
« On s’appelle 2 à 3 fois par semaine »
Mais au fait, pourquoi choisir la « méthode Hamonet » ? « Il nous connaît très bien et sait donc ce qui nous convient, lâche le Lamballais de Saur-Sojasun Fabrice Jeandesboz. Il se remet toujours en question, change ses entraînements chaque année. Il est surtout très à l’écoute, on s’appelle deux à trois fois par semaine. » Arnaud Gérard, lui, est fidèle depuis 2001, un an avant son titre de champion du monde juniors. « Je me souviens déjà de lui en minimes, quand il venait rouler avec le VC Dinan. Il en épatait certains quand ils le voyaient tourner les jambes aussi vite. »
Depuis, le gamin a grandi, remporté sa première course chez les pros et aussi bouclé un Tour de France. Permettre à ses coureurs de réaliser leur rêve, finalement, c’est la plus grande fierté de Jean-Luc Hamonet.