Timothée Lefrançois, une certaine idée du vélo

Timothée Lefrançois effectue cette année un brillant parcours en s’alignant sur les différents cyclo-cross de la région. Cela ne l’a pas empêché de partir quelques jours en vacances en Martinique. Le vélo ne l’a toutefois pas quitté, puisqu’il y remporte durant ce séjour la 6è édition de la cyclosportive La Belle Martinique sur un parcours de 168 km.

Nous publions ici l’article paru dans le journal Ouest France du 14 novembre 2008 où il y révèle son idée du vélo.

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Portrait. À l’issue des premières courses de novembre, Timothée Lefrançois, adepte sans concession du cyclo-cross, explique sa passion.

À 27 ans, le sociétaire du Nantes Atlantique UC n’est plus un inconnu sur le circuit encore fermé du cyclo-cross. Mais son regard lucide et objectif sur cette discipline en fait l’un de ses plus beaux défenseurs. « En cyclo-cross c’est toujours le meilleur qui gagne, le plus fort. Tu ne peux pas calculer dans cette discipline et c’est une des raisons pour laquelle j’aime particulièrement cet effort. »

Dans les sous-bois de l’hippodrome du Lion-d’Angers, au lendemain d’une course perdue sur une chute puis une crevaison, le garçon est capable de dire que « ce sera dur de faire une perf ici avec le niveau des garçons présents. » Alors il part en tête le Thimotée : « Parce qu’en cyclo-cross on ne gamberge pas trop, on tient ou pas. »

Il teste ses adversaires mais il sait dès les premiers hectomètres qu’il ne franchira pas en vainqueur la ligne d’arrivée. « On le sent très vite si on est bien ou pas et si l’opposition est meilleure que toi. Alors tu peux faire illusion, tenter de t’accrocher, mais au bout du compte c’est le plus fort qui gagne. »

Pas la peine de se chercher des excuses dans ce type de compétition. Même sur la course de Sainte-Gemmes au cours de laquelle le Nantais chute puis crève, il ne se trouve pas volé. « Pierre Fuseau gagne en toute logique. » Respect !

Un avenir à construire

Aujourd’hui le garçon est parti quelques jours en Martinique en laissant le vélo au garage. Juste pour prendre quelques vacances. « Depuis pas mal d’années déjà je vis du vélo. À présent il va falloir construire autre chose. Il est temps de tourner une page sportive et d’en écrire une nouvelle. »

Alors Timothée se lance dans la difficile formation du brevet d’état de cyclisme. Depuis septembre, stages et cours théoriques rythment la vie du compétiteur. « Je garde un objectif sportif tout de même. Accrocher les meilleurs sur le championnat régional de Nozay serait une bonne chose. »

« Notre discipline renaît de ses cendres »

Mais l’avenir est visiblement ailleurs. Il découvre avec sa formation toute la diversité du vélo. Il veut en faire un véritable métier de pédagogue auprès des jeunes. Du BMX à la piste, tout y passe et le jeune homme profite, progresse. Dans sa tête et dans ses jambes.

Tout en gardant dans sa tête une large place à son jardin secret : la passion du cyclo-cross : « Densité de l’effort, spectacle, beauté du circuit, contact avec la nature et le public. Notre discipline commence à renaître de ses cendres. C’est une bonne chose et le niveau est fort. Je fais quatre au Lion et je considère que c’est une très bonne perf au vu du plateau qu’il y avait. » Objectif et lucide, on vous dit.