Simon Gerrans, comme un exemple

Portrait de l’Australien du Crédit Agricole, Simon Gerrans, vainqueur de la 15ème étape du Tour de France sur les hauteurs de Prato Nevoso, en Italie.

simongerransjuillet2008© Sirotti

Presque par hasard ou presque par chance. Si la carrière de Simon Gerrans connaît un sommet avec le gain de la 15ème étape du Tour de France dans les Alpes italiennes, à Prato Nevoso, on ne sait sous quel mot la qualifier. Le gamin de Jamieson, dans le Nord de l’Australie, a initialement prévu de faire carrière dans le motocross. Cependant, dans ce sport mécanique très dangereux, il se brise le genou à l’âge de 17 ans. Sa rééducation passe par la pratique du vélo. Mais, la rencontre opportune avec un grand sportif dans son pays va tout faire basculer définitivement. Les parents de Simon Gerrans louent alors une maison à Phil Anderson, vainqueur du Dauphiné Libéré en 1985 et premier Maillot Jaune Australien sur le Tour de France. Gerrans chevauche un vélo du premier grand champion australien de cyclisme, un vélo de gloire qui lui tracera la route vers le professionnalisme.

Au plus grand étonnement de Phil Anderson lui-même. Alors que Gerrans termine 3ème de la 17ème étape du Tour 2005 à Revel pour sa première année professionnelle, Anderson avoue que « je n’ai jamais pensé qu’il entrerait dans une équipe professionnelle. » Avant cela, le petit australien d’1m70 pour 64 kilos, a dû passer par le déménagement en Europe, étape obligatoire pour tout talent wallabie. Il débute chez les amateurs dans la formation italienne RDZ Cieffe Bibanese. Il navigue en Norvège avant de dénicher l’endroit parfait pour s’émanciper : la France. Il intègre le Team U Nantes-Atlantique en 2004 avant d’intégrer les rangs professionnels chez Ag2r Prévoyance. Avec l’équipe iséroise, l’Aussie remporte ses plus grands succès : le Tour du Finistère en 2005, le Tour Down Under et le Herald Sun Tour en 2006, le Grand Prix de Plumelec l’an passé.

Avouant à qui veut l’entendre qu’il ne gagnera jamais un sprint massif ou une étape de haute montagne, il se donne tort à lui-même en cette saison 2008. Car, il remporte l’étape de bosses du Critérium International et devient le premier leader de la Route du Sud. Cette après-midi, peut-être par hasard ou par chance, il retrouve dans la bonne échappée, son ancien coéquipier à Ag2r, José Luis Arrieta (Ag2r La Mondiale). Ce dernier avait aidé Gerrans à remporter le Tour Down Under. De bons souvenirs qui lui fournit une victoire de prestige sur le Tour après l’ascension du Col Agnel (hors catégorie) et le Prato Nevoso (1ère catégorie). L’impressionnante chute d’Oscar Pereiro (Caisse d’Epargne) suivie de la chute collective à un rond-point du peloton a permis au groupe d’attaquants, auquel il faisait partie, de résister à la meute des favoris. Alors, cette victoire : hasard, chance ou plutôt talent et abnégation ? Son attaque finale à quelques mètres de la ligne, dans la pure tradition des baroudeurs, place cette victoire sous la férule du courage.

Texte Vélo101.com