Les nouvelles cyclotes de l’UCNA, du cœur et de l’ambition

Le cyclotourisme est un sport mixte et nombreux sont les couples qui roulent ensemble, mais depuis l’automne dernier, nous avons vu arriver au club, avec grand plaisir évidemment, une majorité de femmes. Pour mieux comprendre leurs motivations et vous les présenter, nous en avons interviewé deux ; Nelly et Audrey, en espérant que Virginie et Valérie, arrivée elles aussi récemment, ne nous en tiendront pas rigueur.

Nelly : « J’ai été sidérée en arrivant… »

Nelly est une femme dont on perçoit d’abord le grand sourire et les cheveux argentés. Pratiquant l’autodérision avec constance, elle retrace son parcours :

  • J’avais une vie professionnelle très active et passionnante, puis j’ai fait un AVC, une sorte de court-circuit général qui m’a obligée à tout réapprendre : parler, lire, écrire et comprendre. Tout me demande énormément de concentration. Depuis, je me suis reconstruit une autre vie. J’ai découvert le sport, d’abord par le running, mais puis maintenant, le vélo, sport porté non traumatisant.
Sacoches avant, arrières et de guidon, plus tente sur le porte bagage, Nelly ne lésine pas sur le matériel !

Sacoches avant, arrières et de guidon, plus tente sur le porte bagage, Nelly ne lésine pas sur le matériel !

Nelly est une battante, très indépendante dont la philosophie pourrait être « On est toujours tout seul, il faut savoir faire face ! ». Son premier vélo est un lourd percheron de dix huit kilos sur lequel elle arrime vingt kilos de matériel de camping. Puis, elle part seule pour son premier voyage itinérant : trois jours dans le marais breton avec des étapes de 50 km par jour.

  • J’ai adoré, mais je me suis aussi retrouvée face à des difficultés inattendues comme . . . Trouver un coin d’ombre en pleine canicule et poser mon vélo surchargé quand il n’y a aucun arbre à l’horizon …

Sitôt rentrée, elle repart pour une itinérance de 5 jours. D’abord une partie de la Vélodyssée et puis l’intérieur de la Vendée où elle découvre les petites bosses à franchir avec un vélo bien lourd et parcourt entre 60 et 80 km par jour. Enfin, un week-end ensoleillé de trois jours, Nelly part en direction de St Brévin et Pornic avec son percheron toujours aussi chargé.

  • L’itinérance, c’est vraiment mon truc, sensation de liberté totale au premier coup de pédale. Se retrouver face à soi même et y puiser ses forces. Je suis accro. Après mes expériences estivales, j’ai constaté que l’entraînement était nécessaire et le club la solution.

Elle demande à des amis de l’ASPTT qui lui conseillent l’UCNA où elle arrive après une visite sur le site.

  • J’ai été sidérée en arrivant de découvrir des cyclos de plus de 90 ans qui roulent toujours… Chapeau bas ! J’ai adoré la pause café à Saint-Julien au soleil, avec le ciel bleu et… la fameuse petite chopine. J’ai été conquise par l’esprit convivial du groupe. Il fait beau, on prend son temps, on pédale tranquillou. J’ai rencontré des gens très différents, époustouflants. Je fais mes 50 km, je mouline, je m’entretiens, on papote…Tout dans la simplicité. 

Nelly s’est offert un petit vélo léger et vintage « mon plumet », conseillé par François Pavia. Ce nouveau destrier lui permet d’aller plus vite, plus loin et donc de  varier ses sorties en solo. Elle se fixe des défis accessibles comme La Vertonne, 50 ou 75 km ou Le Loroux 50 ou 100 km. Le club lui a fait découvrir les BPF, Brevets des Provinces Francaises. Ce concept lui plaît beaucoup car finalement, ce n’est qu’un joli prétexte à itinérances. Belles perspectives. Et elle conclut en souriant :

  • Je suis vivante et ne m’ennuie jamais en vélo! J’ai un besoin vital d’endorphines et de sport . Le vélo a sur moi un triple effet : physique, moral et humour.

Audrey « J’avais trouvé dès la première sortie… »

Ponctuelle, Audrey débarque au café de la Bourse où nous nous sommes donnés rendez-vous pour l’interview, armée d’un sourire radieux (une constante des nouvelles adhérentes à l’UCNA ?). Au premier coup d’œil, on voit qu’elle est tonique. « Vélotafeuse » tous temps, elle part du centre ville jusqu’au Conseil Régional. Sans être sportive pratiquante, Audrey est enthousiaste et aime l’action, elle décide récemment de passer au vélo et choisit d’abord un modèle trekking à guidon droit puis, décidée à aller plus loin, un Lapierre performant, bleu ciel et blanc car le sport n’interdit pas l’élégance. Et elle se lance.

WP_20150308_10_20_44_Pro[1]         Large sourire et objectifs lointains, Audrey prend la vie à pleines dents !

Comme beaucoup des membres du club, elle se lasse vite de faire toujours les mêmes itinéraires le long de la Loire, aussi beaux soient-ils et elle aspire à découvrir de nouveaux espaces. Elle croise régulièrement des groupes de cyclos qui lui donnent envie d’essayer un club. À partir du site, elle prend contact avec l’UCNA et s’annonce pour une sortie d’essai.

  • J’avais trouvé dès la première sortie, inutile de chercher plus loin. Les gens du club sont sympas, très divers et il y a une vraie attention aux autres, surtout lors des premières sorties. J’avais une petite appréhension ; pas tellement d’être lâchée car je savais rouler, plutôt de perdre le groupe ou de ne pas me sentir bien, mais tout le monde m’a rassurée et me disant qu’on ne me laisserait jamais seule en dérive sur le bord de la route.

Audrey fait allusion à une de nos règles phares « On part ensemble, on roule ensemble et on rentre ensemble. » Elle a d’ailleurs eu l’occasion de vérifier l’application de ce principe en crevant deux fois lors de deux sorties successives et en ayant deux fois son pneu réparé. Je confirme que lors d’une crevaison de l’un d’entre nous, tout le groupe s’arrête, quatre ou cinq viennent aider à réparer, voire carrément réparer… et les autres commentent en plaisantant. La réparation d’un pneu est un acte symbolique pour le cyclotouriste et chacun a ses règles ; utilisation ou non de démonte pneus, recherche de l’endroit, mode de remontage de la chambre en fonction de la position de la valve… Mais c’est une autre histoire !

En fait, Audrey roule un peu moins vite en peloton qu’elle ne roulait seule, justement car on attend les derniers, mais elle compense par la variété des itinéraires et la distance parcourue.

  • J’ai doublé la distance parcourue lors de chaque sortie. Je suis dans le groupe 2 et je m’y sens bien ; un groupe plus rapide me ferait perdre une partie du plaisir de rouler et je n’irais pas plus vite. Je suis intéressée par l’itinérant, mais pas tout de suite.

D’ailleurs, Audrey va faire une coupure d’un an car elle prépare actuellement un tour du monde et elle vient de prendre les billets… Une nouvelle aventure, en bonne partie à pieds.

Nous sommes déjà impatients de son retour… avec les images !

Bon voyage Audrey !