Gargantua est nantais

CLICANOO.COM | Publié le 27 septembre 2009

ETAPES 5 et 6. Yannick Ricordel a remporté le contre-la-montre matinal, et a fini deuxième à l’Eperon. Il n’a trouvé personne à sa mesure sur ce Tour 2009.

Le point final de cette 63e édition du Tour de la Réunion a sans doute été écrit hier après-midi, sur les hauteurs de Saint-Paul. Sûrement même plus tôt, à 9 heures et des poussières, au Port. Carrément, même, lundi soir, à Saint-Joseph. La journée d’hier n’a montré qu’une seule chose : Yannick Ricordel est au-dessus de tout le monde. Il a encore maîtrisé tout le monde, sauf Julien Gonnet, plus malin à l’Eperon.

45 km/h sur le contre-la-montre.

La journée avait l’atout d’être copieuse pour le Gargantua nantais. Elle lui proposait comme repas un chrono de 10 kilomètres avant une centaine de kilomètres l’après-midi. Il a tout mangé, laissant quelques miettes ici et là. Sur le chrono, il a été le plus impressionnant. Plus encore que Yannick Lincoln, pourtant champion mauricien de la discipline, qui visait particulièrement cette étape. Mais Ricordel a été le meilleur, étant le seul à faire tomber la barre des 14’(13’54’’70), mettant 20” dans les mirettes du grand mauricien. Yohan Boissy, le dernier à peut-être pouvoir lui contester quelque chose, finissait à 37” et le très bon rouleur Guillaume De Gasquet à 33”. Déjà assommé, le Tour cette fois-ci plongeait dans le coma. Ricordel gagnait sa troisième étape, montrant à quel point il était régulier. Au sprint (à Bras-Panon), dans les bosses (Saint-Joseph), sur le chrono (Le Port). Hier après-midi, il manque l’étape d’un cheveu. Avec un tel panel, il ne pouvait pas passer à côté.

L’Armée avait les moyens.

La victoire d’étape de Julien Gonnet (la deuxième après celle de la Ravine-des-Cabris) à l’Eperon peut laisser un paquet de regrets à l’Armée de Terre. Première au classement par équipe, elle n’a jamais été en mesure de jouer le classement général, avec un leader (Alexandre Aulas) qui s’est mis en marche un peu trop tard. Hier, elle a encore été de tous les coups, par Aulas (10e km), Lefrançois (19e km), Richet (25e) et dans la bonne échappée qui partait au 28e km, avec Richet, Lefrançois et Gonnet. Dans un groupe comptant aussi Loïc Cournet (Chambéry), Jérôme Paniandy (Afflelou) et Quentin Gougeon (Nantes), ils allaient prendre quasiment deux minutes au peloton. Derrière, dans la montée de l’Etang-Salé en direction des environs, le peloton accélérait, et comme à l’habitude la tête explosait. Lors de la desente après les Avirons, Ricordel sortait rejoindre les rescapés Gonnet, Gougeon et Cournet. Dans la dernière montée, Gougeon était le premier à lâcher, avant que Cournet ne fasse de même. Ricordel tentait bien de sortir dans les derniers kilomètres, mais Gonnet suivait bien, et sur le dernier faux-plat, le militaire répondait à la dernière attaque du Nantais et passait au sprint, s’adjugeant sa deuxième étape sur ce Tour. Le podium ne change pas. Le Chambérien Yohan Boissy n’avait qu’une peur vendredi soir, perdre trop de temps sur le chrono portois. Surtout face au chronophage Lincoln, quatrième avant la journée d’hier. Or Lincoln a claqué un superbe temps (14’15’’37), mais Boissy s’est sorti les tripes, et n’a perdu “que” 17”. Il a donc pu garder son statut de dauphin, d’autant que l’après-midi, il n’a pas été attaqué. Il n’a pas attaqué non plus, d’ailleurs, laissant cette fois partir Ricordel tout seul. C’est la première fois de la semaine qu’il lui lâche les basques. Sébastien Hoareau a lui aussi essayé d’attaquer Lincoln, mais cela ne lui a servi qu’à conserver la troisième place. Le podium, qui n’a pas bougé hier, ne devrait plus le faire aujourd’hui. Lincoln fait un bon troisième larron, tant il a été régulier. Sans éclat, mais assez solide pour rester dans la roue des meilleurs.

Loïc Chaux

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