Pas moins d’une vingtaine de cyclos mercredi dernier au départ du Cimetière Parc pour retrouver Lucien, notre capitaine de route, qui connaît les plus délicieuses petites routes du département, sans voitures, ni camions. Le long hiver et ce printemps indécis semblaient enfin derrière nous et un beau soleil s’annonçait, donnant à chacun l’envie d’enfourcher son vélo et de retrouver la nature.
Départ dans la fraîcheur matinale, vite dissipée et direction le nord ouest du département. C’est le printemps et chacun fait le point de l’hiver et des perspectives de l’été. Au fil des heures, la chaleur arrive avec les parfums de sèves et d’herbes coupées quand nous traversons les villages, même les vaches semblent heureuses de nous retrouver. Les premières hirondelles qui, finalement, semblent bien faire le printemps, ont rejoint les fils électriques et les jeunes mâles ont engagé leurs conquêtes amoureuses, contrairement à beaucoup de cyclos qui ont tourné cette page depuis belle lurette…
Heureux de se retrouver, les conversations vont bon train… D’autant que nous avons le temps de parler car une première crevaison est suivie d’une seconde, puis d’une troisième. Il faut dire que certains comme Daniel qui a cumulé des brevets de 100, 150 et 200km, ont déjà beaucoup roulé depuis le début de l’année et son vélo neuf semble demander grâce.
De simples crevaisons, surtout après le stage meccano des dernières semaines, n’ont jamais empêché un cyclo de se mettre à table à l’heure et nous nous retrouvons au restaurant de l’Abbaye à Pontchâteau pour un menu de qualité fort apprécié : choix entre quatre plats, fromage, dessert et café. Si Lucien n’était pas si… épanoui… nous le porterions en triomphe.
Départ moins tonique du restaurant et poursuite de la randonnée. La digestion est toujours un combat sur un vélo, mais nous luttons courageusement. Nous traversons le camp retranché de Notre Dame des Landes, sans rencontrer Astérix ni Obélix, mais quelques gendarmes au pied de leur car, bardés de cuir fauve comme des samouraï japonais sur le pied de guerre, qui tout à la fois affrontent la chaleur et barrent courageusement la route à notre impétueuse avancée en nous intimant gentiment l’ordre de nous détourner. Déjà les premiers sont partis, les plus dociles qui suivent la consigne, mais le capitaine, le nôtre, décide de prendre un autre chemin et il faut envoyer deux courageux faire la chasse aux échappés. On se croirait sur le Tour de France.
Le reste du chemin est improvisé avec talent par Lucien et nous rentrons finalement à Nantes après une magnifique journée et cent dix kilomètres inscrits au compteur où nous aurons successivement parcouru la France bucolique, rurale et rebelle. La fatigue se fait sentir, mais, à ce rythme, la taille de guêpe sera bien pour cet été.
J’admets que le titre de l’article est un peu racoleur, mais c’est ça la pub !