58e édition du Tour de l’île (6e et 7e étapes)

Malheureux samedi dans l’ascension vers La Montagne, l’anglais Jonathan Dayus (UC Nantes Atlantique) s’est quand même imposé sur cette 58e édition du Tour de l’île grâce à sa deuxième place dans le contre-la-montre d’hier matin. La dernière étape, qui se déroulait sur le traditionnel circuit du Port a été remporté par Benjamin Decaux.

“On s’est battus à la loyale tout les deux. J’ai eu la chance de pouvoir faire un écart dans la seule difficulté du parcours, explique Jonathan Dayus. Je suis vraiment ravi de cette victoire mais c’est aussi celle de toute l’équipe. Tout le monde a su faire son boulot”. Grand favori de l’épreuve, Dayus n’aura repris le pouvoir à son coéquipier Jérôme Guisneuf que dans l’avant dernière étape du Tour. “J’aurais bien aimé faire toute une journée en jaune. C’est dommage mais Jérôme a très bien couru. C’est un coureur intelligent”, affirme le lauréat de l’édition 2004 du Tour.
Le flegme britannique est tout incarné dans cet ancien pro revenu chez les amateurs en début de saison. “John n’a pas besoin de directeur sportif, rigole Thierry Morinaud, le responsable de l’équipe Nantaise. Il connaît le métier, c’est un vrai pro”.
Annoncé comme le maître du temps, Dayus n’est pas parvenu à dominer le contre-la-montre pour 5 secondes. Nicolas Thiervoz de la Roue d’or Annécienne a en effet été le plus rapide pour boucler les 8,3 km du CLM saint-paulois. La surprise est de taille pour lui aussi. “J’ai toujours réussi à bien marcher dans les contre-la-montre mais de la à gagner devant d’aussi gros rouleur. Je suis un grimpeur et c’était l’étape de samedi que je visais sur ce Tour”, expliquait le vice-champion de France de VTT x-country dans la catégorie masters.
Le duel pour la troisième place, qui opposait le jeune espoir Mathieu Perget au vétéran René Taillandier, a finalement été remporté par le pôle France de Wasquehal. “Je suis parti à bloc avant d’attaquer la bosse. J’ai d’ailleurs le meilleur temps de passage en haut de cette seule difficulté”, assure le médaillé de bronze au championnat du monde junior 2002, Mathieu Perget. A coup sur, s’il avait pu avoir à sa disposition un guidon de triathlète et des roues lenticulaires comme le deux premiers, il aurait remporté l’exercice.
Les Réunionnais les plus en vue depuis le début du Tour, Samuel Bénard et Stéphane Lucilly ont une nouvelle fois su tirer leur épingle du jeu en décrochant respectivement les cinquième et sixième places. “C’est une nouvelle surprise que de finir à vingt secondes du premier, confie Samuel Bénard. Dans l’après-midi, j’ai juste eu à gérer et surveiller les hommes qui pouvaient me dépasser au classement général”.
Avec trois équipiers dans la seule échappée du jour, Bénard n’a en fait rien eu à faire sur le circuit portois. Férrère, Payet et Alba ont en effet tenté une dernière fois leur chance en compagnie de sept autres coureurs. Le groupe de 11 comptera jusqu’à deux minutes d’avance avant de se faire rattraper dans le dernier des dix tours de circuit. “Les gars du CCSL ont attaqué beaucoup trop. Ils ont coulé l’échappée, se désole le jeune Suisse Silvère Ackermann. Moi aussi, j’ai fait des conneries sur ce Tour. Mais là, ils ont vraiment fait n’importe quoi”. La mésentente des échappés dans les derniers kilomètres a bien évidemment facilité le travail des équipes de sprinter.
“C’était pas vraiment un sprint conventionnel, explique Danilo Wiss, troisième de l’étape. C’est parti dans tous les sens en frottant beaucoup des coudes, il y a pas mal de gars qui ont tenté leur chance”. Parti de très loin, Benjamin Decaux d’Aix-en-Provence, a réglé l’affaire de main de maître en venant sauter tout le monde sur la ligne. “J’avais un problème de vitesse donc j’ai été obligé d’emmener un plus gros braquet que d’habitude, raconte le vainqueur de la dernière étape. Mes équipiers ont fait un super boulot en incitant le peloton a rouler derrière les échappés. Ils m’ont motivé à bloc pour faire le sprint ».