Article: maville.com du 15 février 2006
Monnerais concrétise les initiatives nantaises
Brice Monnerais précède Tarmo Raudsepp sur la ligne à Sallertaine sans prendre la liberté de lever un bras. U Nantes Atlantique réussit le doublé sur les Plages Vendéennes. La récompense d’une course menée opportunément toute la journée.
Le peloton s’est longtemps assoupi hier dans le marais de Challans. Mais le vent d’ouest qui balayait gentiment ce parcours plat comme un billard fit office de réveille-matin. Une bordure emmenant cinquante coureurs à l’affût lança véritablement cette épreuve de Sallertaine, peu après la mi-course. Les principales formations étaient représentées, mais pas toutes dans les mêmes proportions. « Quatre de chez nous se sont fait surpendre, ils n’étaient pas attentifs quand c’est sorti », explique Philippe Mauduit, le coach du Vendée U, la gorge serrée. Dont le leader naturel, Dimitri Champion. Le champion de France espoirs du contre-la-montre essayait aussitôt de rattraper son erreur mais plafonnait à vingt secondes du peloton principal Mauduit demandait à Bousseau, Hamard et Turgot de décrocher pour ramener Champion. Mais à quatre contre cinquante, le match était perdu d’avance.
Devant, les oreillettes bourdonnaient et le Vendée U venait de recevoir une rude leçon. Les Rouges faisaient grise mine à 1’30 » d’un paquet hétéroclite où l’on se regardait en chiens de faïence. « C’était à toi, à moi », raconte Brice Monnerais, le Morbihannais de U Nantes Atlantique, filou du jour. La bonne échappée est partie en deux temps. D’abord Noël (France Police), Gautier (Côtes-d’Armor), Besson (Argenteuil) et Raudsepp (U Nantes) se faisaient la malle ; puis Monnerais (U Nantes), Vermeulen (VC Rouen) et Goupil (Blois) apportaient leur concours.
L’avance prise par les fuyards fondait cependant sur le circuit final. Car après avoir essuyé les coups, le Vendée U se rebiffait en ramassant les « morts » et revenant à dix secondes de l’échappée, dans le dernier kilomètre. « On a retrouvé le Vendée U, la réaction a été intéressante, apprécie Philippe Mauduit. Toute l’équipe s’est démenée et à l’arrivée, il ne manque pas grand-chose pour faire la jonction. » « Dix secondes, ce sont les plus dures à boucher », remarque Nicolas Guillé, l’homologue nantais, revenu en Vendée. En triomphateur. « L’équipe a bien respecté les consignes, on savait que ça partirait comme ça. Tarmo et Brice ont bien joué » L’Estonien Raudsepp s’était isolé dans les ultimes kilomètres de la banderole. Mais à 300 mètres de la ligne, Besson revenait sur son porte-bagages. Monnerais avait suivi et contrait dans la foulée pour venir décrocher son premier succès sous le maillot nantais. « Tout seul, je ne pouvais gagner, estime le petit frère de Cyrille Monnerais, pro à la Française des Jeux C’est grâce à l’équipe. Tarmo était très fort, il m’a permis de me refaire une santé en attaquant. » Pas encore 22 ans et plein d’espoirs dans les cannes, après s’être relancé l’an dernier au VCP Lorient, Monnerais récolte les fruits d’un bon travail hivernal.
Bien calé dans les roues du train nommé Vendée U, Mathieu Drujon en a profité pour marquer des points sur la ligne et accentuer son avance au général : 16 points sur Noël. « C’est mon objectif, confesse le néo-pro d’Auber 93, même s’il sera spectateur jeudi chez lui aux Sables-d’Olonne et absent ce week-end, Coupe de France oblige. Mais je serai là pour les deux dernières manches la semaine prochaine. »