Ouest-France du jeudi 16 février
14 février 2006: Nicolas Guillé assure le briefing des coureurs de U Nantes Atlantique. Pascal Déramé s’est placé en retrait. Les consignes seront bien entendues, à l’arrivée doublé nantais Monnerais-Raudsepp. Sur les Plages vendéennes, les deux directeurs sportifs jouent l’alternance. Leur but à moyen terme? Monter une équipe professionnelle.
Il préfère la tactique de course aux statistiques de victoires. N’empêche, Nicolas Guillé c’est 18 bouquets sur les Plages vendéennes. Dix-huit victoires comme directeur sportif, avec le Vendée U pendant cinq ans et désormais U Nantes Atlantique (1). Mardi à Sallertaine, le nantais ne dissimulait pas sa joie, lorsque Brice Monnerais précéda sur la ligne Tarmo Raudsepp. Un doublé pour sa rentrée il en avait forcément rêvé. « On part toujours en course pour gagner, lance Nicolas Guillé. Mais je suis content d’attaquer la saison ainsi. U Nantes Atlantique m’a recruté comme entraîneur auprès de Pascal Déramé. On se connaît depuis des années et j’ai l’impression d’être dans cette équipe depuis longtemps. J’avais besoin de retrouver le goût de la compétition. »
Exilé en Guadeloupe la saison dernière, il s’est refait une santé en dirigeant l’Entente cycliste de l’Ouest. « Sur le plan humain, j’ai vécu quelque chose de fort. » Durant cette année, Nicolas Guillé est surtout parvenu à oublier son divorce épineux avec le Vendée U. Dix ans de vie commune qui se terminent dans un prétoire. Quand la grande famille implosa au coeur de l’été 2004, Nicolas Guillé paya, comme Thierry Bricaud, son attachement à Philippe Raimbaud. Leurs routes se sont séparées de celle de Jean-René Bernaudeau. « Cette année m’a permis de couper les ponts, retient celui qui dirigea le Vendée U durant près de six ans, avant d’en avoir porté le maillot durant quatre. « J’évite d’y penser. Chacun a sa fierté. Moi, je conserve de bonnes relations avec Philippe Mauduit, Benoît Genauzeau et l’encadrement. Notre rivalité est sportive et doit rester saine. On fait du sport. » Tout n’est pas à jeter dans le passé. Élevé au Vendée U, Guillé s’y est épanoui comme directeur sportif. Il a formé dix-sept coureurs aujourd’hui professionnels (lire par ailleurs). Preuve que sa passion est communicative.
« J’ai été jeune directeur sportif à 25 ans, je le suis toujours à 31. Aujourd’hui, j’espère faire ce métier le plus longtemps possible. Avec Pascal, on a des idées pour monter une équipe professionnelle. La France peut redevenir une grande nation du vélo, j’en suis persuadé. Cette nouvelle génération porte de réels espoirs et le cas Heras fait désormais peur aux tricheurs. » Bonnes nouvelles. Comme des encouragements à ne pas baisser les bras.
Les U du nord veulent monter le plus haut possible. « Faire mieux qu’en 2005 sera difficile, avec cette coupe de France à défendre, prévient Guillé. L’équipe est rajeunie, mais le recrutement fait par Pascal est judicieux, en vue des épreuves internationales espoirs. J’apprends à son contact. bien démarrer les plages, c’est important. » Nicolas Guillé n’a décidément rien oublié de la culture vendéenne.
(1) 18 succès sur les Plages vendéennes, dont 17 avec le Vendée U. 2000 : Saunders, Voeckler ; 2001 : Kern, Engoulvent ; 2002 : Sé. Chavanel, Kern, Y. Gène ; 2003 : Zen (2 étapes et le classement général), Naulleau (2 étapes), Ravard ; 2004 : Ravard (2 étapes), Pichot, Drujon ; 2006 : Monnerais.